mardi 21 décembre 2010

365 jours au japon…


A deux doigts de rester en France pour travailler l’année dernière, on peut dire que ce choix de voyager a entrainé beaucoup de changement au delà du simple voyage en lui même.

Ce voyage c’est beaucoup dessine autour des différents travails que j’ai trouve, ainsi en un an a Tokyo j’ai eu la chance de travailler a temps partiel dans 4 écoles, 1 entreprise, 2 ONG, 4 agences et une université en tout. J’ai bosse en tant que prof d’anglais, prof de français, model, tuteur, surveillant de cantine scolaire, animateur de centre aéré, accompagnateur de classes vertes, étudiant de nouveau puis stagiaire de ma future entreprise.

Toute cette diversité m’a fait vivre des moments et des rencontres qui valent plus que de l’or en barre et qui m’ont rendu profondément heureux.

Alors … Merci la crise qui pousse à aller voir ailleurs haha!

Je m’étais fixé pour cette année comme objectif de parler le japonais, voyager à travers le japon et trouver un boulot ou qu’il soit dans l’environnement.

Le bilan de cette année est très positif et même si j’ai lamentablement échoué dans mes objectifs de voyages et d’apprentissage (correct) du japonais j’ai trouvé un boulot dans une ONG environnementale à Tokyo, tout va donc très bien, je peux donc avoir plus de temps pour voyager (contrat japonais = 10j de vacances par an… haha (rire nerveux)) et perfectionner mon japonais plus que basique.

Apres un retour bien plaisant cet hiver en France, je plongerais donc dans ma nouvelle vie de « Salaryman » Tokyoite.

Bon… « salaryman » Tokyoite ca fait un peu peur surtout quand on voit ces boules de nerfs à des niveaux tantôt atrophiés tantôt déjantés dans les quartiers de la capitale mais bon, ne vous inquiétez pas, je suis peu sujet au stress et ma condition d’étranger fait que, le voulant ou non, je reçois comme tous les étrangers au japon une sorte de traitement de faveur permettant de laisser glisser sur moi la pression et le stress appliqué aux travailleurs japonais. Il faut comprendre ca comme une sorte de condition spéciale qui fait que certains des aspects négatifs de la vie japonaise ne s’appliquent pas ou peu à nous autres. C’est assez difficile a ex

pliquer, je pense que c’est très culturel, c’est un peu comme il est coutume de ne pas demander a un anglais de faire la cuisine, on les préfèrera pour d’autres qualités, on laisse donc aux étrangers un coussin plus large pour travailler en mettant peut être moins la pression sur eux que sur d’autres travailleurs japonais.

Cela vient peut être aussi du fait que nous ne travaillons pas de la même manière, mais c’est évidemment discutable. Ce traitement de faveur est aussi une assurance de ne jamais faire parti du club a 100% mais peut être un tout petit peu moins, en tout cas pas beaucoup moins car les japonais sont très respectueux. Aussi, il est relativement dur de s’intégrer dans les milieux purement japonais en tant qu’étranger, toutefois, comme il est évident qu’on laisserais volontiers un anglais cuisiner si ce dernier avait vraiment fait ses preuves (plusieurs fois devant un panel représentatif évidemment), si un gaikokujin (étranger) se met à montrer (sciemment ou non) qu’il aime/doit être sous pression pour bien travailler, il récoltera donc se précieux capital stress qui comble les « salarymen » modernes.

Autre facteur chance pour moi, je bosse pour une ONG environnementale, loin de certaines firmes over stressées de nos capitales. Loin des passes plats inutiles, ca change les choses de savoir pourquoi on bosse.

Autre nouveauté, je déménage, fini la banlieue de Nerima, maintenant j’emménage à Ebisu un bon p’tit quartier a Tokyo, l’année 2011 s’annonce bien.

J’annonce donc à tous ceux qui m’ont envoyé : « mince, je t’ai loupe au japon, je voulais trop venireeuuu » que vous avez 1 an et demi de plus pour venir me voir a Tokyo et visiter le Japon.

Ciaooo

mercredi 6 octobre 2010

Partager l'expérience


A défaut de prendre du temps pour conter les péripéties récentes de mon aventure Tokyoite qui vient de subir un rebondissement majeur impliquant un nouveau travail et une possible extension de séjour nippon (sujet que je développerais dans un prochain message), je décide aujourd'hui de vous faire partager l'expérience géniale (du moins je le pense) à laquelle j'ai eu l'honneur de pouvoir participer.

Pour mettre en contexte, je fais un certificat à l'université des nations unies a Tokyo sur les thèmes des changements climatiques et de la sécurité alimentaire et énergétique en Asie Pacifique, cette semaine, j'ai envie de vous partager notre petit travail d'introduction que voici parce qu'il traite de notre impact individuel sur la planète. J'espère que ça vous plaira (vous fera réfléchir la dessus, vous motivera peut être ?)



Assignment: For this assignment, You might want to describe where you are from, your background and interests. We also want you to measure your carbon footprint at the following website and share it with the class: http://www.carbonfootprint.com/calculator.aspx.

Hello,

I am french, a relatively young graduate in environment and sustainable development, field. I studied geography and communication in Montreal and went to Grad school at Sorbonne University in Paris.

I am currently just starting to work at the Japan water Forum here in Tokyo on water resources management issues and promoting good resources management practices in the Asia Pacific region.

I am interested in the field of policies related to climate change, mitigation and action through local projects which also why I join this CEFS class at UNU. I would like to thank UNU for that great organization.

Also, I try to involve myself in everything related to resources management, youth involvement and education on environmental issue.

My carbon footprint:

9.1 Tons
It looks like the average in Japan is around 11 Tons.

Far from taking it as a good point, I am just always amazed that today reducing our carbon footprint in a big way usually involves efforts and consciousness something that really not a lot of people do.

Why ? there are plenty of reasons, and in many cases they are not that bad

- I don't know how

- I don't have time to do it

- If I know how, it is surely complicated when it comes to really lower it. (finding a convenient place that involves efficient transportation, getting a

- The society around just advertises and promotes high carbon behaviors so I am not really tempted to step out of it. (in the same way that I got used to my heated and energy consuming toilet seat and taking it away from me now would make me sad)

- My residence doesn't allow me to choose the energy supply I would like (here, I think about inserting renewable sources)

- It even seems that a lot of the high level social classes (which is the class everyone aspires to access one day myself included) have a huge carbon appetite.

As a conclusion, under the tone of sarcasm I used, I just want to say that being eco friendly is complicated, and being non eco friendly is easier nowadays.

Reversing this paradigm represents a big challenge to help us lower our carbon footprint.

To counter balance this, everyone should make efforts even though sometimes it is a little harder, that's why education has to be working aside of those efforts to reverse this paradigm.



samedi 17 avril 2010

Tokyo Cocktail

L'aventure japonaise se poursuit, toujours à Tokyo, cette ville, un peu comme un aimant a une sorte de champ d'attraction étrange, on a bien envie de la quitter de temps en temps mais on a du mal à la laisser, en effet j'étais très proche de partir pour Osaka continuer l'aventure et puis finalement... je pense que j'envisagerais les autres destinations dans le cadre de vacances, et oui, je dois bien profiter du deuxième aspect de mon visa Travail et Vacances aussi !

En ce qui concerne l'analyse de la culture japonaise les turbines sont toujours en route et je pense bien qu'il est difficile d'en faire un portrait, mais je vais raconter dans ce billet quelques visions que j'ai de cette société hypra speed et moderne qu'est celle des Tokyoïtes.

ふくろ けこ です !! Fukuro Keko Desu !!

"pas de sac plastic !!" Ahhhhhh le packaging à la Japonaise, on est à la limite de l'indescence, et je dois dire que ce packaging plus qu'excessif ne choque pas que les écolos. Comme si ce que l'on consomme devait être parfaitement stérile au moment de le toucher, depuis quand cela a été comme ça dans nos sociétés. Je conçois évidemment les enjeux liés à l'hygiène de certains produits mais là on atteint une tout autre dimension !
C'est à croire qu'ils ont soit été traumatisé par les procès stupides américains sur des détails infimes ayant entrainé des conséquences ridicules et des millions de dollars de dédommagement ou bien, la logique de consommation à dérivé au point d'en arriver à des abbbérations de la sorte:

la dernière fois...
J'ai acheté un paquet de gâteaux au chocolat blanc, comme beaucoup de monde, je prend ce paquet pour le manger dans la journée ou la semaine, bref je ne garde pas ça jusqu'en 2057, et ben au Japon on peut ! il a fallu 10 000 ans de vie humaine sur la Terre pour en arriver là.
Alors j'ai mangé cette vingtaine de gâteaux (délicieux et réconfortants) que j'ai du sortir de leur emballage individuel, spectacle étrange, la somme des emballages à rempli la moitié de la surface de mon bureau ! j'avoue avoir eu un choc... quand même, as t'on besoin d'un emballage individuel dans un emballage comparable à celui des petits beurres français ? et ce n'est même le genre de gâteaux qu'une maman donne amoureusement à son enfant en gardant le paquet 6 mois, non non c'est la norme...ils sont presque tous comme ça !

La dernière fois...
J'ai acheté un Doghnut, délicieux lui aussi, je n'ai pas fait attention à l'emballage que la vendeuse m'a confectionné mais c'était choquant, j'ai pu constater que l'emballage de mon doughnut acheté en centre ville pour une consommation relativement immédiate (demander un 1 doghnut et non une boite implique une certaine idée d'une consommation plutôt rapide, enfin je pense). Et bien mon délicieux doghnut a été préparé de telle manière qu'il était prêt à résister aux chocs en tout genre, au contact du sol (jaurais pu le jeter il était blindé ! à l'épreuve d'un sac à dos remplis d'outils et à celle d'une tempête tropicale de catégorie 3 !
Ce doghnut était entouré d'un papier pour s'en saisir et ne pas s'en mettre plein les doigts, puis d'un sac en papier, lui même dans une boite cartonnée, ce dernier dans un sac plastic ! avec ça j'étais prêt pour traverser l'enfer mon doghnut à la main !
multipliez par les milliers de doghnut qui se vendent dans ce Kryspy Kreme ultra populaire de Tokyo et vous commencez à avoir une idée du gâchis !
Et là ce n'est que l'exemple des dognut, je vous assure qu'il y en a beaucoup comme ça ! C'est donc maintenant une lutte pour être attentif et dire dans un japonais parfait "Fukuro Keko Desu" avant que les doigts experts des vendeurs Tokyoïtes blindent vos produits !

La dernière fois...
J'ai acheté des chewing gums (je sais, ça choque les québécois, c'est un anglicisme, mais les français parlent comme ça !) j'ai remarqué sans surprise l'emballage individuel une fois de plus à l'intérieur de celui ci, bref "achetez 100 paquet de chewing gums et coupez un arbre", le slogan est tout trouvé.

Et lorsqu'on fait les courses, et ben c'est la même chose qu'en France sauf qu'il faut une fois arriver à la maison prendre le temps d'enlever les couches surperflues parfois nombreuses sur les produits avant de pouvoir enfin faire ce que nous aimons, consommer !
Point positif en revanche tout ce packaging est relativement bien recyclé, la collecte sélective est très bien organisée à Tokyo, mais ne serais ce pas plus simple de réduire à la source plutôt que de bruler et recycler des tonnes. By the way, les grandes tours que l'on voit dans chaque ville de Tokyo ne sont pas des observatoires mais des incinérateurs, si Paris en a 4, Tokyo en a une trentaine, ce qui fait tout de même un ratio plus important par habitants et autant de chances en plus de s'exposer à des risques de cancer.

Fire and Forget

Nous sommes mercredi soir, jeudi, vendredi ou samedi soir ! Les japonais bossent beaucoup, beaucoup, c'est pas une légende... il est très commun de voir beaucoup de offcie workers finir entre 9 heures et 11 heures du soir. Revenons à nos soirs de fête, les Salary man et woman sont des personnes sous pressions, en effet la hiérarchie bureaucratique japonaise peut etre dictatoriale (mots empruntés de mes étudiants), j'ai pu aussi lire des articles du Japan times relatant des interviews de travailleurs Tokyoïtes des entreprises traditionnelles, il était effrayant de lire dans les interviews et les nombreux commentaires le fait suivant: "Mon manager me donne un regard noir lorsque j'essaye de rentrer chez moi à une heure qui me permet de voir mes enfants avant leur sommeil" Il existe un vrai stress lié au travail dans ces entreprises très traditionnalistes bien connu des psychologues et des rails de train qui voient bien trop souvent des travailleurs exténués y sauter malheureusement.

Fire and forget, qu'est ce que c'est ? c'est la métaphore que j'ai trouvé pour décrire une journée de travail d'un salary man mal dans sa peau.
Il n'est pas inconnu dans les armées que les bombes lâchées par les pilotes de bombardiers et la vision des explosions a souvent été une épreuve traumatisante et laissant des séquelles pour de nombreux pilotes. La technologie moderne permet aux bombardiers modernes d'effectuer des tirs à des dizaines de kilomètres de l'objectif et ainsi les pilotes peuvent tirer, rentrer à la base et le succès et les dommages de leur tirs sont discutés au débriefing avec juste l'info nécessaire, pas avant. Fire and Forget !

Qu'est ce que cela a à voir avec une journée d'un Salary man ? c'est cette impression d'une ivresse collective visant à oublier sa journée de travail en se mettant dans des états incroyables d'ivresse et de débauche juste après le boulot et jusqu'au dernier train, l'impression bizarre qui s'en dégage est plus d'un comportement issu d'un fort besoin de relâcher la pression que d'une envie de faire la fête sainement, j'ai de fortes chances de me tromper mais cette idée est relativement imprimée dans les esprits des personnes tentant comme moi de comprendre les rouages de la relation au boulot des employés de ces sociétés super traditionnelles (pour voir la définition de société traditionnelle japonaise, veuillez lire Stupeur et tremblements de Amélie Nothomb) "Et on dit qu'il s'adressera à son supérieur avec stupeur et tremblement"

Alors une fois le boulot fini, on se lâche ! le spectacle est d'autant plus impressionnant que les asiatiques ont une résistance faible à l'alcool ce qui ne les empêche pas de boire jusqu'à....

jusqu'à s'endormir dans la rue ou dans le train
jusqu'a vomir dans les endroits les plus inimaginables, entrées des restaurants, escalators, passages piétons...

ces spectacles sont familiers à toute personne qui vit à Tokyo !!

A force de voir ces spectacles de personnes dormant dans la rue à même l'asphalte à proximité des immeubles de bureau, j'ai enfin compris pourquoi dans tous les magasins de proximité (conbini à la japonaise, convenient store à l'anglaise, dépanneur à la québécoise) on trouve de larges quantités de lingettes pour le visage, de gel, de peignes, de déodorants et aussi de cravates ! en effet, l'employé ayant fait des folies peut racontables ne veut pas laisser paraitre qu'il n'a pu se changer parce qu'il a passé la nuit sur un bout de trottoir il peut donc acheter facilement une nouvelle cravate, et hop, ni vu hummmm... ni connu.
http://www.youtube.com/watch?v=rYQ8W0qIneQ&feature=player_embedded














Girls Rock !!

J'ai découvert au japon des filles qui n'ont peur de rien, si les japonaises sont relativement timides de première approche, lorsqu'on en vient au sport ou aux arts (oh, vous croyiez que j'allais parler de quoi ?) elles envoient du lourd ! snowboard, futsal, sport de combat...les filles n'ont peur de rien, la population des snow park est assez féminine et elles ont pas peur d'envoyer des gros sauts et de tomber violemment, la claque ! si elles sont plutôt pas épaisses elles sont vraiment pas peur, je dis chapeau. les arts ne sont pas en reste, danse, dessin, peinture ! je pense que sous des apparences timides et réservées se sont comme le sont pas mal de japonais des personnes très passionnées !


Blablablablablablablabla


Le film Lost in Translation de Sophia Coppola l'a très bien montré dans la fameuse scène ou lorsque l'acteur parle au photographe avec une interprète. Dire une idée simple au japon peut être trèèès long. En effet, je dois dire que c'est assez hallucinant comment une idée simple entraine une tirade immense, j'ai eu "la chance de voir ça au boulot, c'est assez déconcertant et je dois dire que cela m'a preque fait perdre patience parfois, bon c'est vrai je suis peut être un peu impatient de toute façon. Je dois dire que j'ai l'impression que ce phénomène ne s'applique pas qu'à la langue elle même. Entre Gaijin, nous venons régulièrement à la conclusion qu'il y a comme une petite lumière rouge qui s'allume dans l'esprit des japonais lorsqu'ils nous parlent annonçant "compliqué" ALERTE "compliqué " ALERTE "compliqué"

Tout est immensément plus long la preuve en est que les discussions entre les étrangers japonophones et les japonais est bien plus sujet à devenir longue et compliquée qu'une même discussion entre japonais, et parait il cela ne vient pas de la langue, c'est un peu comme si il y avait un malaise ou des précautions à prendre.

L'explication qui m'a été faite par mes étudiants est la suivante: "nous japonais, nous ne sommes pas expressifs lorsque nous parlons (la fameuse "poker face") mais nous savons que nous devons essayer de l'être avec les étrangers, nous devons nous changer pour vous parler et essentiellement dans l'attitude qui entraine le langage qui entraine une conversation plus longue..." (à ce moment là j'étais assis, heureusement sinon j'aurais du m'assoir)

la preuve de cela en est les relations business, les entrepreneurs se cassent la tête quand ils voient que pour s'implanter au japon ou faire du business avec les japonais cela prend bien plus de temps qu'ailleurs, c'est sans doute une conséquence de cette fameuse lumière "compliqué" ALERTE "compliqué " ALERTE "compliqué". Ce sujet nécessite toutefois plus d'investigations, je vais m'y appliquer (ou m'y user ;)

Hanami parties

Bienvenu au printemps ! la célébration du printemps matérialisée par la floraison des cerisiers est tout simplement exceptionnelle, un spectacle de joie collective que l'on voit rarement ailleurs, les gens se retrouvent sous les cerisiers du matin jusqu'à tard dans la nuit pour fêter, danser les O hanami dances, jouer du Taico (tam tam japonais). Le spectacle est bluffant tellement beau, ces cerisiers en fleurs et cette ivresse collective en fait un moment inoubliable, je ne suis pas prêt d'oublier ces moments !











Une culture unique ! même pour le reste de l'Asie


Je n'ai jamais vu le reste de l'Asie, (enfin c'est pour bientôt, visiter la Thailande, Bali et le Vietnam sont des projets que j'espère concrétiser à court terme) mais je dois dire que beaucoup de gens pensent la même chose, la société japonaise est une société qui malgré l'influence américaine reçue depuis la fin de la seconde guerre mondiale est resté très centrée sur elle même. C'est un pays unique et fascinant, contrairement à beaucoup de pays ou il y a beaucoup d'immigrants, au Japon il y a des japonais ! et quelques étrangers surtout à Tokyo, c'est notamment pour ça que lorsqu'on sort de Tokyo on est souvent une attraction et les gens cherchent à savoir d'où nous venons etc...

C'est un pays qui a énormément d'idoles, la culture populaire laisse une place énorme aux idoles, groupes de musiques, sportifs, top models. C'est évidemment une tendance commune à beaucoup de pays occidentaux mais j'ai l'impression que cette nation vis pour supporter ses idoles plus que les autres !

J'ai un commentaire qui doit être mon commentaire le plus abouti sur le japon à ce jour . Un commentaire à faire sur cette relation idole, public ou plutôt sur toute une vision sociétale. En France, soyons clairs nous sommes en plein dans la période du quart d'heure de célébrité et presque tout le monde rêve d'exister par rapport aux autres en se démarquant d'une manière ou d'une autre. Célébrité, Argent, Réussite, Influence, Possessions, point de vue atypique, Intelligence...
Si ce n'est que mon point de vue, je suis sur que les étudiants en communication qui étudieront sur les années 90-20.. apprendront cette tendance.

Au japon, et c'est très important de comprendre ça pour comprendre tout ce que je dis qui peut paraître négatif ou étrange (dans le reste du blog).
J'ai l'impression qu'au Japon, on trouve une beauté particulière et self defining (excuse my french) dans le fait d'être parfaitement intégré à la société telle qu'elle existe, une beauté à être ce rouage même s'il est minuscule tant qu'il participe à la société. Et je pense que beaucoup des comportements peuvent être expliqués par ça.

C'est assez intéressant comme phénomène je trouve, et d'un certain point, c'est presque effrayant quand on se rend compte que très peu de personnes questionnent le système, si le sport national français à table est de parler politique, au japon... bon et bien c'est mieux de se divertir autrement. Une part importante des gens vit sans se poser de questions sur ou va la pays et ou en sont les réformes est ce que la manière dont nous consommons est durable, respecte t'on l'environnement et nos enfants pourront ils manger notre cher thon rouge, nos baleines et polluer autant ?
J'ai aussi remarqué que les gens connaissent en général très mal leur propre histoire nationale, apparemment l'école passe beaucoup de choses sous silence, beaucoup de personnes de 40 ans ont du mal à replacer la seconde guerre mondiale, et si l'histoire du XVIe siècle et des samurais est bien contée, le reste et l'évolution de la société est très mal connu.

Le japon sort d'une période ou les conservateurs sont au pouvoir depuis la fin de la guerre et depuis l'an dernier c'est le grand changement le gouvernement est maintenant dirigé par des libéraux bien plus gauchistes. le Japon vit une transition et pas une petite, une vrai rupture se prépare ! mais je laisse cela pour mon prochain billet.

En espérant que ces billets que je laisse de temps en temps vous font un peu voyager et vous donnent une vision du japon de mes yeux pas une trop mauvaise j'espère !

Please comment ! especially if you disagree !

dimanche 7 mars 2010

Ascenseur émotionnel...

Ascenseur émotionnel...
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Pour tout nouvel arrivant à Tokyo, l'excitation est énorme, la ville est hors norme, surréaliste parfois. Tout est différent, on se perd, on découvre, on rencontre, bref on ne s'ennuie pas !
Dans cette cadence infernale, ajoutez y chercher un appartement et un travail et le temps passe vraiment vite.
Ainsi après bientôt 3 mois dans la capitale nippone, j'ai l'impression d'avoir quitté Nice il y a quelques semaines seulement.

L'arrivée à Tokyo dans un contexte de crise économique réserve quelques surprises aux gaijin espérant trouver du travail très rapidement. En effet, si un étranger trilingue est une perle rare au japon, les bilingues ou anglophones cherchant de travail sont des milliers. Ce qui n'est d'ailleurs pas un problème habituellement dans une ville de 35 millions d'habitants mais qui complique les choses lorsque l'économie est mauvaise.

Comme beaucoup d'étrangers j'ai fait ma part (significative) et lassante et pénible de candidatures à des offres d'emplois auxquelles plus de 800 CV ont été envoyés (l'information chiffrée arrive évidemment une fois que le long processus de candidature est achevé après 1 heure ou plus sur un site en ligne diabolique et complexe) (soupir)...

La situation économique n'avantage évidemment pas les professeurs de langue (qui représentent 90% des étrangers à Tokyo) car, les cours sont la première chose que l'on fait sauter lorsque l'on a moins d'argent. En effet, à part pour les "salary man" travaillant dans des entreprises internationales de Shinjuku et Tokyo, parler anglais est plus un hobby sympa et ce n'est pas vraiment dérangeant surtout quand très peu de personnes le parlent. peut être 5% des gens.

2e facteur, la crise internationale à multiplié le nombre "d'expats" qui partent à l'aventure et arrivent à Tokyo pour enseigner.

J'ai donc eu le privilège de galérer comme tout le monde en ce moment pour trouver un job de prof, job si facile à trouver il y a 1 an ou 2 tellement la demande est importante en temps normal.

Si aujourd'hui, le plus dur est passé et je travaille dans plusieurs entreprises, la semaine ne se remplit pas toujours autant qu'on le souhaiterais.

En effet, comme presque tous les professeurs, on est un peu auto entrepreneurs, et nos sociétés nous fournissent du travail lorsqu'il y en a. Fidéliser ses clients est donc très important. (le secret: faire rire en cours et détendre les gens, se détendre en cours est presque plus important que d'apprendre, en effet après une journée d'esclavagisme au bureau, on veut apprendre en s'amusant. Hop hop ! pas si vite ! pas trop ! auquel cas vous passerez pour un occidental barbare et rude ! En effet si vous montrez un comportement trop expressif ou épanoui, vous risquez de frustrer la personne d'en face si elle est au contraire refermée et timide, vous ne la détendrez pas mais vous lui soulignerez juste sa timidité. Bref, être fun, informel et relax quitte à n'être efficace que 20 minutes en 1 heure est une nécessité pour satisfaire les clients. Le niveau d'expression des émotions japonais étant tellement faible que pour savoir quelle attitude adopter, c'est un peu comme essayer de rouler à la bonne vitesse sur des routes différentes, pleines de radars et sans indications de limitation...


Fermeture de la parenthèse , revenons au sujet de l'activité du prof débutant à Tokyo:
On se livre très rapidement à un véritable jeu pour atteindre la cagnotte d'environ 50 000 Yen par semaine pour être bien à la fin du mois. Si des semaines sont très bonnes d'autres le sont bien moins...
Ainsi je vis un peu au jour le jour, ce qui est bien marrant et permet la fabuleuse expérience de l'ascenseur émotionnel.

L'ascenseur émotionnel, c'est quoi ?

C'est mieux qu'à Disney, accrochez vos ceintures, les sensations sont vraiment transcendantes, souvent c'est un peu comme ça:

- Un moment on se voit avoir une bonne situation et se payer le luxe de partir en vacances régulièrement pour s'évader de Tokyo et partir à l'aventure du reste du Japon, on voit se rapprocher les voyages à Hokkaïdo, ou dans dans les iles tropicales du sud. Puis on rêve de partir pour Osaka, Kobe, Kyushu et Hiroshima. Mais ce n'est pas que ça ! on gagne quand même bien sa vie donc, quitte à être Asie on se prend à rêver de Bali, de la Chine, du Vietnam ou de la Thailande.
Si la semaine est vraiment bonne on pense même à économiser pour payer les taxes qui tomberont aussi certainement à la fin de l'année que les fleurs des cerisiers après leur floraison dans les prochains jours.

- L'autre moment est nettement plus saisissant !

Lors d'une semaine ou l'on gagne bien moins, on fait ses comptes qui s'annoncent désastreux pour la fin du mois et on se dit qu'on va arrêter les sushi délicieux et autres Izakaya suivis de soirées Karaoké, mais aussi les sorties endiablées ! on va plutôt privilégier pour quelques temps les fast food asiatiques, les repas maison et les films à l'appart! On se dit aussi qu'on va laisser passer des occasions et que c'est dommage même si ce n'est pas si grave parce qu'être ici c'est déjà bien.
Enfin, si on ne travaille que très peu pendant la semaine, on a parfois aucun mal à s'imaginer dans un avion rentrant en France dans un mois !

L'alternance de ces sentiments peut être très rapide, il m'est même arrivé parfois de faire le yoyo plusieurs fois dans une journée, c'est sympa mais un peu fatiguant.

Ce qui est marrant, c'est qu'il y a tellement d'étrangers qui vivent ça à Tokyo, ça donne des discussions très compatissantes entre expat qui doivent tous prendre la galère et ramer pour traverser la rivière avant d'atteindre les rivages flamboyants et superb.... ok j'arrête là. bref qui vivent la même chose ! Cela donne des répliques classiques comme:

A: "Tu pètes pas les plombs parfois"
B: "Grave ! moi des fois je me dit que je vais finir par déménager et habiter dans les cyber cafés et hotel capsules comme les geek japonais"

Ou alors

A: "T'es pas déprimé certains jours"
B: "Totalement, des fois j'ai l'impression que je vais jamais y Arriver"

Ou encore

A:" Parfois, j'en ai tellement marre et j'ai envie de me défouler et tout envoyer péter"
B:" Oh ! ouai moi aussi, je pense que je vais essayer de canaliser mes émotions1 "

1: Canaliser ses émotions à Tokyo: (action de) euphémisme notable, l'ordre et le calme régnant à Tokyo, les défouloirs d'usage sont différents ici:
-Appeler tout ses étudiants pour démarcher leurs amis
- Appeler famille et proches pour annoncer votre retour prochain et attendre les encouragements
- Aller à la salle de sport tous les jours pendant 1 semaine
- regarder des films pendant une journée entière pour faire un break
- Sortir de Tokyo et aller en randonnée ou au bord de mer (et dépenser malheureusement encore plus d'argent et oui à Tokyo lorsqu'on est pas chez soi, et qu'on travaille pas, c'est comme si on avait des trous dans les poches on dépense continuellement)
- Se mettre au Taï-chi (Lorsque cela ne marche pas après quelques années le pétage de cable n'est est que plus fort)
- Sombrer de sommeil dans une salle de karaoké après une nuit bien arrosée à chanter et/ou crier entre amis.
- Boxer jusqu'à l'épuisement dans les peluches géantes que l'on gagne dans les salles de jeu partout.
- Louer un bureau spécialement conçu et détruire le mobilier à volonté et avec tout les ustensiles présents dans la salle (on peut même demander à ces compagnies de créer un bureau qui ressemble au sien, cette activité est devenue très populaire dans le monde des entreprises de bureau)
- Aller dans les maid cafés (cafés ou l'on est servi par des jeunes filles payées pour dire des choses telle que: Vous êtes très fort, très beau, vous semblez ci serein, comment faites vous ?, je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi intelligent que vous! Après votre tasse de thé vous irez chanter une chanson au karaoké bien entouré, et immortaliserez le moment avec une photo avant de rentrer chez vous) ce loisir est le préféré des geeks et des personnes lasses, c'est bien évidemment exclusivement japonais, et je vois mal un occidental rentrer dans ce genre d'endroit, le spectacle est d'ailleurs assez navrant...
Ces deux dernières activités sont évidemment des loisirs typiquement japonais n'allez pas m'imaginer là ! même si je sais que vous l'avez peut être déjà fait !

Parenthèse refermée, voilà à quoi ressemble le début de l'aventure, juste après la période de l'arrivée et avant la période ou tout rentre dans l'ordre parce que finalement on est grand et qu'il faut se bouger le cul pour réussir quitte à traverser Tokyo pour aller voir l'étudiant qui habite hors de la ville et gagner 15 euros certains jours pour 3h de transport et 1h30 de cours.

Je tiens à vous annoncer avec plaisir que si je n'ai pas encore atteint la période prospère et suis encore un peu dans la période un peu précaire, période qui toutefois a son charme et ajoute du piquant à cette aventure japonaise. La situation va de mieux en mieux, je diversifie maintenant mes activités comme prof de français, hôte de conversation dans les English café, prof de TOEIC et de business English pour les salariés japonais, et j'ai même la chance de commencer à faire des "extra" de type figuration dans des films, passage à des jeux TV, et peut être bientôt acteur dans des séries qu'on appelle des Sagan5 (さがん)2 (je crois) qui sont des versions japonaises de drames étrangers (pour refaire l'histoire avec un background japonais)
2 Ces Sagan sont d'ailleurs parfois plutôt mauvais je dois dire. Il arrive sur des tournages que l'acteur japonais donne la réplique en japonais et l'acteur étranger la donne dans sa langue, ce qui n'est pas grave en soi parce que les voies sont masques et rééditées mais le jeu d'acteur est définitivement altéré !!


Voilà les nouvelles et le feeling du moment que je voulais partager, comme d'habitude n'hésitez pas à commenter sur le blog ou sur FB, vos commentaires me font souvent bien rire et me font plaisir. Pareillement pour ceux de mon grand père qui me rappèle bien amicalement que si il aime ce Blog, il serait bien mieux avec moins de fautes d'orthographe (surtout de la part de quelqu'un qui se dit prof de français ...haha)

jeudi 18 février 2010

Choc culturel

Ah... l'adaptation de l'homo occidentalus en terre nippone !


Et ben je dois vous dire que c'est pas d 'la menthe à l'eau! Si le Néo de Matrix a du choisir la pillule bleue pour sortir de la matrice, comme ça facile ! l'homo occidentalus doit se débattre avec sobriété pour comprendre les mécanismes qui animent les 108 millions de japonais, les us et coutumes locales, mais surtout, le challenge est d' intégrer la manière de penser japonaise sans trop juger en se disant que tout à une justification, cela demande du temps et d'expérience... et franchement ce n'est pas facile tous les jours à cerner

Leçon de japonais issue du 1er chapitre des livres d'apprentissage:
1) Présentation basique:

J'ai été surpris de lire qu'une introduction polie contient une formule bien particulière qui est la suivante: "Soyez gentils avec moi et je le serais avec vous"
En guise d'introduction, j'ai pensé que j'avais vraiment attéri dans un autre univers, en effet pour dire cela sérieusement en europe ou en amérique, il faut avoir un profil de personne socialement insécure (ce terme plaira certainement à Maxime Seno), sauf qu'ici le respect, et les formules de politesse sont des valeurs fondamentales, ces valeurs sont essentielles, elles dictent les relations entre individus.

Ainsi on parlera à une personne d'une manière ou d'une autre en fonction du respect qu'on lui doit et du degré de politesse adéquat. Une première rencontre, la rencontre d'un partenaire d'affaire ou d'un client sont des moments très importants ou le but est d'aplatir sa personne le plus possible par des formules de politesses qui ont l'air bien superflues et coincées pour l'homo occidentalus. Celui-ci passera pour un rustre mal élevé s'il se comporte comme il a l'habitude (essayer de blaguer, de rigoler, d'être amical et informel pour détendre l'atmosphère coincée des introductions niponnes est une action inutile et totalement hors sujet, elle est éventuellement acceptée parce que l'homo occidentalus est exotique et que c'est un peu comme au zoo) >>>>>>>>>



En Français on tutoie ou on vouvoie. N'espérez pas si simple ici, beaucoup de mots sont bien différents s'ils sont exprimés de manière formelle ou informelle.
- Genki ? (comment allez vous informel, à un ami)
- Hajimemashite ? (comment allez vous très formel)
Il n'est pas rare pour des personnes ayant plusieurs années de pratique du japonais usuel de la vie de tous les jours de ne plus comprendre ou beaucoup moins, ce qui est dit formellement ( souvent dans le cadre professionnel et l'industrie des services) que de manière informelle entre relatifs.
Ainsi parler à son banquier ou son opérateur téléphonique se trouve souvent être un casse tête pour les initiés.

Il est bien considéré d'accepter toutes les questions sans forcément les retourner (surtout sur l'age).
Remercier une personne 20 fois est considéré comme nécessaire lorsqu'une légère insistance est suffisante en occident.

Si le sarcasme (positif) est une forme d'humour en France, il ne l'est certainement pas au Japon, la preuve en est qu' il n'est d'ailleurs jamais utilisé par les artistes comiques. Si vous l'essayez comme moi, vous récolterez juste une incompréhension pure et simple amenant un souvent à ... un blanc...

Au japon il faut être modeste à tout prix, se mettre en avant est un vice arrogant très individualiste, ainsi un japonais qui n'a pas la maitrise parfaite de la langue de Shakespear mais qui en réalité en rendrait jaloux plus d'un, dira dans un anglais parfait qu'il ne peut pas du tout parler l'anglais (that's fact)

La mesure est de rigueur dans toutes circonstances, on ne lève pas la voix dans une conversation et il n'y a pas d'accent tonique, on parle parfois plus fort, et si on décèle quand même les intonations (parfois seulement) elles sont très subtiles. (si vous pensez évidemment aux émissions TV japonaises que vous avez vu et que vous vous dites que c'est tout le contraire, c'est vrai ! mais "l'entertainement" au japon c'est quelque chose de très spécial, un concept a part ou on aime foutre toutes les valeurs traditionnelles en l'air pour expulser la pression, les frustrations bref toute une fonction sociale).
Revenons à la mesure de rigueur, un japonais pourra donc me confier qu'il a passé la meilleure journée de sa vie et vous aurez l'impression que ce n'est qu'une apparence et qu'il s'est même peut être ennuyé.

Ainsi le tempérament latin, avec ces coups de sang, ces émotions extraverties (parfois trop) et sa parole facile parait évidemment dans ce contexte rude et parfois même mal poli!
Je tiens à rappeler que le désaccord ne s'exprime que très peu en japonais, voir pas du tout, le but est de tomber d'accord en restant le plus poli possible en toute situation.

En revanche, en famille ou en couple les choses sont visiblement bien plus colorées voir même trop souvent selon ce que j'ai pu entendre.
Il semblerait que la routine au sein des couples japonais soit très présente tant l'élément central d'une vie est le travail. La position sociale dominante de la grand mère (familles nombreuses en campagne) ou du mari (familles nucléaires) est très dominatrice, bien plus qu'en occident et ainsi cela donne lieu à entendre des situations de frustrations intra familiales régulières.

La frustration est un sentiment bien trop connu des japonais en couple ou au travail. Cette frustration n'est jamais exprimée, elle est signe de déshonneur, jusqu'à ce qu'on soit au bout du rouleau, ainsi le japon est le pays ou l'on recense le plus de maladies psychologiques et de suicides.


Appréhender une culture ou beaucoup de choses ne s'expriment pas ou peu est très difficile, parfois j'adore la culture tokyoïte, parfois je l'aime beaucoup moins. Ce que l'on peut dire avec certitude c'est que les japonais sont bien plus collectivistes que les occidentaux et qu'ils sont beaucoup plus réservés. Malgré cela on rencontre des individus fantastiques et si les généralités sont vraies il y a dans la plus grande ville du monde des japonais et japonaises qui ne vivent et ne pensent pas comme cela. Il y a de tout, comme partout...

Comment illustrer ce collectivisme et ce sens d'appartenance à la société locale si présent dans la mentalité japonaise et si particulièrement exprimé ?

La semaine derniere je parlais avec le président au japon d'un grand groupe français de l'environnement employant plusieurs milliers de personnes au Japon. Nous avons parlé notamment des releveurs de compteur d'eau et d'électricité:

En France, ils ont disparu, les compteurs sont relevés de manière automatique. Lorsque les directeurs se sont penchés sur les économies qu'ils pouvaient réaliser ils en sont venu au fait que cette fonction de releveur de compteur n'avait plus lieux d'être.
Les syndicats se sont alarmés et avancent une explication bien surprenante à nos yeux.

Les travailleurs qui interviennent dans les maisons des gens tel que les releveurs sont en réalité bien plus que cela:
Les releveurs sont assermentés par la police et font des missions d'information de la police locale pour la tranquillité du quartier qui leur est assigné, il est chargé de converser avec les personnes âgées et isolées pour s'assurer que tout va bien. Il est normal ans sa tache de se voir confier quelques courses ses personnes. Ces releveurs sont aussi des personnes âgées qui bien que pouvant partir en retraite continuent à travailler pour des raisons financières.

Lorsque j'ai entendu ça été très surpris de constater que ces employés de sociétés privées rémunérés exclusivement par leur entreprise fassent effectivement ces taches mais c'est tout à fait normal en réalité ! J'ai compris un peu mieux ce fameux collectivisme et sens civique.
Il y a d'autres exemples comme cela dans différents domaines d'activité au Japon.


Voilà la culture c'est un peu tout ça, c'est aussi une bonne dose de Kawaii (mignon) le rose est LA couleur qui fait vendre, chocolat, boisson, Tshirt, juppes, pokemon, affiches, Hello kittie... ce qui est rose est mignon et ce qui est mignon fait un carton.
Le pays du marketing, je ne comprendrais jamais comment on peut laisser la pub envahir les rues à ce point, si le métro parisien est relativement coloré de ce point de vue là, les rues des quartiers commerciaux sont halluciantes de pub ! les quartiers résidentiels ne sont pas en reste, si la pub version affichage y est bannie, les camions publicitaires tout microphone sorti envoyant musique (douce quand même, je dois dire plaisante parfois) et annonces commerciales passent régulièrement sous les fenêtres...
En revanche point positif pour les métro et trains de Tokyo qui sont impeccables et propres, sans pub, jamais en retard et il y a de la musique sympa de type générique de manga super sympa lorsque les portes se ferment ou lors des annonces. ça change du BBBBBBBBBBBBIIIIIIIPPPP Parisien !

Voilà, le choc culturel est là pour moi! ce n'est évidemment pas un choc du type de ceux qu'on a dans les pays du sud défavorisés mais c'est un autre univers... il est probable que dans quelques mois je relise ce paragraphe en me disant:
"mais qu'est ce que j'y comprenais rien à cette époque !!!"
mais décrire ses impressions à chaud est toujours très intéressant !

N'hésitez pas à laisser vos commentaires surtout si vous avez déjà visité le Japon!
A Bientôt !

dimanche 7 février 2010

Stimulating Tokyo

Bonjour à tous,

Voilà bientôt deux mois que je suis au Japon, je m'y plais de plus en plus, Tokyo est une ville très stimulante. J'ai mainteant un travail et je vis dans une collocation à 10 avec des gens de 4 continents dans le nord ouest de Tokyo. Il y a autour de moi des milliers de choses à découvrir, de nouvelles têtes et de nouveaux quartiers, observer les autres manières de voir la vie. Je dois avouer que le fait d'être un Gaijin (un étranger) à Tokyo qui plus est un Français, aide formidablement à l'intégration.


En effet, les Français ont ici une bonne image, l'idée que je me fais de la manière dont les japonais nous voient me dit que nous sommes nous gaulois, des gens détendus, qui aiment la bonne gastronomie et profiter de la vie au delà du travail. Un peu snobs mais définitivement classy, la maîtrise du Français impressionne car il est difficile à apprendre pour les Japonais.
Allant avec ceci, j'ai appris que nous avions aussi des travers insupportables pour certains japonais ! mais ils sont tout de même vus comme procurant une envergure sociale enviable par le statut projeté. Ainsi nous sommes principalement centrés sur nous mêmes et adorons parler de nous, juger avec dédain certains détails de la vie japonaise en comparaison à notre France ou bien évidemment la vie est plus humaniste.
Je dois dire que dans tout ça il y a beaucoup d'apparences trompeuses et de clichés mais je me suis laissé convaincre un jour qu'il n'y a jamais de fumée sans feu. (le brouillard n'est pas une fumée)

Me voilà donc trimbalant mon bagage de Français qui je dois dire m'aide parfois et me pénalise d'un autre coté me favorise.

Ainsi pour le boulot, je suis officiellement Prof d'Anglais et de Français. J'ai encore du mal à trouver des heures d'Anglais auprès de certaines compagnies auxquelles j'ai postulé car je suis Français et non natif anglophone et que cela prend tout de même un peu de temps de se faire un réseau dans un pays dont on ne parle pas la langue.

Cette recherche intense de l'anglophone natif, bien que se justifiant notamment par le niveau (encore que étant donné le niveau global des étudiants japonais un gradué Français ayant fait des études à l'étranger est plus que compétent parfois plus que certains anglophones) est surtout justifiée par la crise, en effet avec la crise dont les conséquences sont très fortes au japon, les gens prennent moins de cours et le nombre de jeunes profs décidant de partir en terres japonaises pour enseigner augmente de façon exponentielle la bataille est bien plus rude qu'il y a quelques années. Toutefois pas de panique j'ai réussi à me faire une place dans deux compagnies me donnant des heures et bientôt une troisième devrait me combler le reste de l'emploi du temps.

Je dois aussi vous parler des qualités qui font un bon prof à Tokyo., c'est assez surprenant, d'autant plus que pour beaucoup d'étudiants, l'apprentissage de l'anglais est souvent vu comme une séance d'une quelconque activité. Il convient de la pratiquer régulièrement mais travailler fort n'est souvent pas l'objectif premier. Un bon prof doit donc savoir parler et être pédagogue c'est sur mais souvent il n'y a pas besoin d'un diplôme en éducation pour avoir des clients. le facteurs principal: Une bonne pub ! ainsi dans les boites, cela se traduit souvent par un Blog ou un profil incluant l'élément le plus important la photo, beaucoup de japonais et japonaises aiment socialiser avec leur professeur(e)s (voir même de temps en temps flirter) ans se tuer à la tache linguistique. Ainsi, il est admis que les jeunes profs doivent principalement avoir une photo sympa et savoir dire ce qu'ils pensent du japon et de sa culture pour que les étudiants réservent des classes avec eux. Le secret que peu de profs aiment publiciser étant maintenant révélé, on peut donc passer à autre chose.


J'ai parlé du côté négatif d'être français pour enseigner l'anglais, le côté en revanche favorisant d'être Français et apte à l'enseigner (du moins j'espère bien le faire) est que le nombre d'étudiants qui veulent des leçons juste pour maitriser quelques phrases et impressionner les amis ou préparer un voyage de quelques semaines est assez important. Du coup je commence à me faire un petit réseau d'étudiants à qui j'enseigne le français et cela va en augmentant !

Tout cela pour annoncer que l'objectif que je m'étais fixé de trouver un travail ici est en passe s'être réalisé, le "break even point" n'est pas encore atteint mais j'ai la formidable chance de ne pas être astreint à un bureau fixe, je fais mes horaires de travaille dans des endroits différents de la ville et je peux rencontrer beaucoup de gens dans et surtout autour de mes heures de cours, très important pour le networking du nouvel arrivant !
Les expériences que je vis professionnellement sont sympa, elles ne paient pas encore totalement la soupe mais je l'espère bientôt, en voilà un petit exemple:

les English conversation café
Les japonais parlent en général très peu l'anglais, mais ils le lisent et l'écrivent souvent assez bien enfin mieux. Ils ne se sentent souvent juste pas assez confiants (trait de caractère très répandu j'ai l'impression) pour le parler et donc ne le pratiquent pas; Effet boule de neige, ils se convainquent eux même d'en être devenu incapable.
Dans les English conversation café, Les étudiants ayant un niveau convenable d'anglais mais en manque de pratique viennent discuter autour d'un café avec un Chat Host à une table et plusieures personnes.
Je suis Chat Host dans ces cafés, ainsi j'ai juste à mener la discussion de la table pendant 3 ou 4 heures et faire parler les gens sur leurs expériences, leurs avis sur l'actualité...etc. Ce n'est pas bien payé, mais ce n'est pas vraiment du travail et à part la production de salive énorme et l'envie de se taire pendant quelques temps àprès c'est très relax. Le truc génial pour un étranger comme moi c'est ce brassage de personnes différentes de 7 à 77 ans qui va et viens à la table. Ainsi ce petit boulot me permet de parler et connaitre plein de gens et de d'avoir un bref apperçu de la vie des Tokyoïtes.

Voilà une des expériences sympa que j'ai la chance de vivre ici.

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Se retrouver ici, ça fait quoi ?

Avec un petit peu plus de recul et la retombée de l'excitation de l'arrivée, je dois dire que je suis très content de vivre cette expérience. Si j'avais déjà vécu à l'étranger pendant mes études au Canada, le fait de partir à un dans l'inconnu des surlendemains tant du point de vue petits boulots ou ville dans laquelle s'installer, en rencontrant
une multitude de chemins à arpenter, de portes à ouvrir ou laisser fermer. Qui plus est, à un stade de sa vie ou les décisions de vie ou professionnelles à venir seront déterminantes pour le deuxième quart temps (fonder une famille entre autre).
Tout cela offre une formidable bulle d'air pour réfléchir et penser sainement à ses projets personnels, ses amis, sa famille, les choses qui comptent vraiment. Je trouve ici des conditions de réflexion personnelles qui m'ouvrent l'esprit non seulement sur une autre partie du monde mais aussi en moi.

J'essaye de partir en randonnée autour de Tokyo une fois par semaine, en groupe ou parfois seul, je me surprend à songer et planifier des heures durant à des projets nouveaux, à pousser ma réflexion sur des projets anciens que je n'avais pas même fait évoluer en un an passé à Nice.

En bref, je pense que ce voyage est très positif bien au delà de l'aspect évidemment très important de profiter le jeunesse et de toutes les choses ordinaires, folles, positives ou négatives, parfois immatures et souvent inattendues sur ces bouts de trottoirs, ces bords de tables, ces coins de chambres de cuisines et de salons, ces carrés d'herbes, ces endroits confinés, ces balcons et toits d'immeubles, ces rames de métro, ces collocations...

N'oubliez pas de laisser vos commentaires !